Retour en cours | Magdalena |

Retour en cours | Magdalena | Mileycyrus1

Une énorme insomnie empêche le jeune Samaël de profiter encore un peu de la douceur de son week-end. Le jour se lêve dans quelques heures et il devra se rendre à l'université pour une nouvelle semaine de cours. L'envie n'y est pas, pourtant, il adore ce qu'il étudie. Mais certains jours, il aimerait tout plaquer, rentré au Texas et faire autre chose de sa vie. Mais c'est une chose qu'il ne fera pas, parce qu'il veut devenir avocat et il doit réussir. Il est le fils restant, celui qui n'est pas mort, il veut que ses parents soient fiers de lui, à défaut de pouvoir être de nouveau fier de Jason. Sam quitte son lit, abandonnant totalement l'idée de dormir, dans un cas comme celui-là, il lui est impossible de trouver le repos. Il va dans le salon et s'asseoit sur le canapé, après avoir prit sa guitare. Il joue d'abord quelques notes puis une douce mélodie commence à se faire entendre, il ferme un instant les yeux, se rappelant les souvenirs qu'il a avec son frère, lorsque celui-ci lui apprenait à en jouer. Il perds toute notion du temps, comme transporté dans un autre monde, celui de son enfance, si innocente, en compagnie de celui qui fut son héros. Il joue ainsi la même mélodie pendant plusieurs heures, ne se rendant même pas compte.

C'est seulement quand les premières lueurs de l'aube font leurs apparitions que Samaël revient à lui, il redescends lentement sur Terre. Il pose sa guitare sur le canapé et se lève, marchant en direction de salle de bain. Il retire ses vêtements et entre dans la douche après avoir ouvert le robinet d'eau chaude. L'eau lui brule la peau, mais il ne s'en préoccupe pas plus que ça. Il en ressort seulement une vingtaine de minutes plus tard, il enroule une serviette autour de sa taille et avance vers le mirroir. Il essuie la buée qui se trouve sur celui-ci et sèche ses cheveux, les laissant en bataille, comme d'habitude. Il se sèche ensuite complètement et enfile un t-shirt, un jean, sans oublier les sous-vêtements et une paire de basket. Sam va dans la cuisine, il prépare son petit déjeuner, assez simple qu'il mange assit devant la télévision. Une émission débile, sans aucun intérêt, il la regarde à peine, toujours plongé dans ses plus sombres pensées. Une fois le petit déjeuner prit, il part nettoyer le tout dans la cuisine et range ce qu'il a utilisé. Un saut dans la salle de bain pour se brosser les dents et Sam retourne dans sa chambre. Il ouvre la fenêtre et fait son lit, puis attrape son sac pour sa journée de cours. Il part rapidement voir son fils, et le prends dans ses bras en souriant. Il dépose un baiser sur son front et attends que la nounou arrive. Elle arrive quelques minute plus tard. Une fois rassurer que tout ira bien, il est temps de se mettre en route, il ferme la fenêtre, sort de chez lui en mettant l'alarme et ouvre le garage. Il monte dans sa voiture de sport, démarre, s'arrête, ferme le garage et repart. Il met de la musique, l'accompagnant durant le trajet qui le mène jusqu'à son endroit d'études. La route n'est pas longue, il y arrive assez rapidement.

Après s'être garé, il va dans sa chambre qu'il partage avec quelqu'un d'autre. Il ne l'a pas encore vu. Il range ses affaires et prends son sac de cours. Il regarde ce qu'il y a dedans, s'assurant qu'il ne manque rien. Une fois la vérification faite, il ressort de sa chambre et se dirige vers le bâtiment pour son premier cours, du droit. Le temps passe à une vitesse folle, là, il retrouve un peu son univers, ce qui lui plait et ce qu'il aime faire. La matinée se déroule ainsi, ça passe vite et il ne s'ennuie pas. Mais le manque de nicotine se fait vite ressentir, il sort rapidement et se rends devant le portail. Il sort son paquet de clopes, en prends une qu'il porte à ses lèvres et l'allume, tirant une grande bouffée de cette cigarette qu'il apprécie tant. Puis, une jeune femme avance, encore un peu loin de lui. Un léger sourire apparait sur les lèvres du jeune homme. Il ne peut pas se tromper, c'est Magdalena. Alors qu'elle arrive un peu vers lui, il lâche quelques paroles.

« Hey Maddie ! Comment ça va ? » Dit-il en souriant légèrement.

Il ne sait pas pourquoi, mais il l'appele Maddie. Un petit surnom sympa finalement, il peut faire bien pire que ça quand il s'y met. Sam continue de sourire légèrement en regardant la jeune femme.

*Je n'aurais pas du me proposer pour fermer...*

Ce fut la première pensée qui traversa l'esprit de Magdalena quand elle entendit le réveil-matin à sept heures du matin, le lundi. Normalement motivée pour aller à l'école, Maggie n'en voyait pas l'envie ce matin-là. La raison était bien simple: Ayant vu, hier soir, qu'une de ses collègues de travail ne semblait pas être bien, en raison d'une rupture amoureuse récente, Maggie s'était proposée pour prendre sa place, ne sachant pas qu'elle devait travailler jusqu'à à la fermeture du parc d'attractions qui avait lieu à vingt-trois heures. Ne pouvant plus reculer, la jeune femme avait été obligée de faire ce surplus de temps, sachant que cela allait lui rapporter un certain revenu, mais sûrement pas les heures de sommeil sont elle avait besoin...

Normalement motivée pour aller à l'école, même un lundi matin, Maggie prit quand même quelques minutes à ronchonner la tête sous son oreiller. Il lui fallut un effort presque surhumain pour finalement quitter son lit et aller se préparer du café. Oh et puis finalement, pourquoi n'en prendrait-elle pas un en chemin, ce serait beaucoup plus simple ! Magdalena se rendit donc dans la salle de bains et prit une douche qui eut pour effet de la réveiller à moitié. Ensuite, elle enfila un jean et un t-shirt noir tout simple. Elle mit quelques bijoux, se coiffa et se maquilla un peu avant de prendre son sac.

Habitant sur le campus de l'université, Maggie n'avait pas un long trajet à faire pour se rendre à Brown. Par contre, ce matin-là, elle décida de faire un détour par un petit café qui se trouvait non loin de l'université. Une fois qu'elle fut entrée dans le petit commerce vide à cette heure-ci, Magdalena commanda un grand café ainsi qu'un croissant, les deux pour emporter. Elle paya le tout, et se rendit finalement à l'entrée de l'université. Elle avait décidé de faire le moins de déplacements possible, afin de s'éviter de la fatigue, ce qui ne fonctionna pas, puisque dès qu'elle fut arrivée devant le portail de l'école, Maggie se dit aborder. Tout de suite, elle reconnut la personne qui s'adressait à elle. Il s'agissait de Samaël. Magdalena le savait, puisqu'il était le seul à l'appeler "Maddie", les autres préférant l'appeler Maggie ou bien Mag'. Comment allait-elle l'aborder cette fois-ci ? Trop fatiguée pour tenter de faire quoi que ce soit, elle ne fit que répondre:

- Oh salut ! Ça va, et toi ?

Alors qu'elle disait cela, Maggie se mit à bailler. Elle mit sa main devant sa bouche, et prit une gorgée de café avant de répondre. Elle venait de prouver qu'elle avait répondu presque machinalement à la question de Samaël, puisqu'en fait, elle était morte de fatigue. Certains pourraient penser que c'était parce qu'elle n'avait pas dormi du tout, et pourraient dire qu'elle n'avait pas de raisons d'être fatiguée, mais c'était exigeant, le poste d'animatrice à Roller Coaster Riding.

Pendant qu'il fumait sa cigarette, Samaël pensait à son frère, mais aussi à son fils, ce petit bonhomme qui le rends heureux chaque jour. A peine vingt-et-un an et déjà papa. Certains penseraient que c'est trop tôt et qu'il gâche sa vie ainsi. Mais ce n'est pas du tout son avis, il aime son fils plus que tout au monde et il ferait n'importe quoi pour lui. Peu de gens savent que Samaël a un enfant, seuls ses amis les plus proches sont au courant, il ne voit pas l'intérêt de le dire à tous le monde. C'est en parti pour lui que Sam veut réussir ses études, il veut lui offrir un bel avenir, même si l'argent est déjà présent dans leurs vies, il veut que son fils soit fier de lui. Quand le petit garçon grandira, il verra que son père a un bon métier et qu'il réussit bien sa vie. Ce qui attriste le plus le jeune homme, c'est que Yoann n'a pas de mère et qu'il doit vivre ainsi. Pourtant, la présence d'une mère est important dans la vie d'un enfant. Malheureusement, il ne peut pas lui offrir cela.

Toujours devant le portail en train de fumer, il voit au loin Magdalena, une jeune femme avec qui il a une relation assez particulière. Disons qu'il ressent de l'attirance pour elle, mais jamais il ne lui dira. Et puis c'est assez marrant comme relation, surtout quand on voit dans quel situation ils peuvent se mettre. Mais il ne sait pas si cela ira plus loin un jour, il laisse faire les choses, voilà tout. Puis, rien ne presse dans la vie et de toute façon, pour le moment, il se consacre un peu plus à ses études et surtout à son fils. Quand la jeune femme fut près de lui, il lui adressa quelques mots. Il écouta sa réponse et hôcha lentement la tête en la regardant.

« Je vais bien, merci. » Dit-il en la regardant davantage.

Elle semblait être fatiguée, voir même plus que lui. Il sait le travail qu'elle fait et il se doute que ça ne doit pas être facile. Enfin, lui n'a quasiment pas dormi de la nuit, mais ça n'en parait pas du tout. Disons qu'il aura un gros coup de barre vers la fin de la journée et ce soir, il n'aura qu'une seule envie en rentrant chez lui, dormir. Mais il ne pourra pas de suite, car avant, il passe un maximum de temps avec Yoann. Il lui fait prendre son bain, il le nourrit, lui parle et joue un peu avec lui avant de le coucher. Et c'est seulement quand le petit dort que Sam pense un peu à lui.

« Une courte nuit ? Tu as encore fais des folies ? » Fit-il en riant légèrement.

Magdalena était le genre de fille qui aimait bien avoir toutes ses heures de sommeil à chaque nuit. Quand il y avait une heure de plus ou de moins, ce n'était pas un gros problème, mais cette fois-ci, elle avait dormi au moins trois ou quatre heures de moins qu'à l'habitude. Évidemment, elle s'était mise au lit dès qu'elle était rentrée chez elle, mais par la suite, il lui avait fallu un bon moment à s'endormir. Voilà pourquoi elle semblait si fatiguée, le fait de ne pas dormir énormément n'étant pas encore quelque chose d'habituel pour elle.

Maggie détestait se plaindre, et se faire plaindre. C'était probablement pour cela qu'elle n'avait pas dit qu'elle était fatiguée, même si elle savait que c'était assez clair. Elle n'était pas aussi souriante et énergique qu'à l'habitude, elle avait probablement des cernes sous les yeux, et elle tenait un café dans sa main. Magdalena aurait préféré que Samaël ne le remarque pas, ou bien que s'il le remarque, qu'il ne lui en parle pas, mais ce fut le contraire qui se produisit. Samaël lui demanda, en riant un peu, si elle avait encore fait des folies. Cela arracha un petit sourire à Magdalena, qui ne fit que répondre:

- Peut-être...

Magdalena ne pouvait pas le nier, elle éprouvait quelque chose pour Samaël. Une attirance ? Elle ne saurait le dire, parce que souvent, quand ils se croisaient, leurs conversations n'étaient pas très amicales. C'était probablement une des première fois qu'ils réussissaient à avoir une conversation civilisée, ou du moins, un début de discussion qui ne semblait pas vouloir tourner à une dispute, ou bien un combat de provocations, à savoir qui piquerait plus l'autre dans l'espace de quelques minutes. Il faut dire que cette fois-ci, Magdalena n'avait pas la motivation de lâcher des répliques cinglantes, si bien qu'elle s'avança pour s'asseoir dans les marches du portail, non loin de Samaël, en lui demandant, après l'avoir regardé un peu...

- On dirait que tu as eu une nuit encore plus courte que la mienne... Je me trompe ? Ou bien les airs de fatigue c'est naturel ?

Ça y est, Magdalena n'avait sûrement pas pu s'empêcher de lancer une petite pique. Rien de très méchant, qui sait, peut-être que Samaël le prendrait peut-être à la légère, de façon humoristique ? Maggie attendit une réponse en prenant une nouvelle gorgée de café, tenant son verre à deux mains comme si cette boisson chaude lui rapportait du réconfort seulement par le toucher.

Samaël souria légèrement aux paroles de Maddie. En effet, sa nuit fut courte, pour dire, il a quasiment pas dormi en fait. Entre Yoann qui pleure, ses cauchemars à lui et son insomnie, il ne peut pas dormir normalement. Alors, au lieu de chercher mille et une façon de s'endormir, il préfère jouer de la guitare. Au moins, ça fait passer le temps et cela le détends toujours. Donc, il ne s'offusque pas du tout de la remarque de la jeune femme. De toute façon, c'est lui qui a commencer à le taquiner, alors il ne va pas en plus se plaindre qu'elle lui réponde de la sorte. C'est une petite habitude entre eux, ce n'est pas comme si c'était la première fois. A son humble avis, ça sera toujours comme ça. Il préfère de loin faire en sorte de la mettre en colère, plutôt que de lui dire qu'il est attiré par elle. Bien que parfois certaines gestes les trahissents, aucun des deux n'a encore fait un réel pas vers l'autre. Ce n'est pas de l'amour, du moins, pas du côté de Sam. Il se doute que ça ne doit pas être ça du côté de la jeune demoiselle. Mais l'attirance reste bien présente et c'est assez dérangeant dans le fond. C'est ça qui l'énerve le plus, il ne peut pas lui parlé correctement sans que ses pensées partent ailleurs.

« C'est naturel chérie.. Mais non, une énorme insomnie et avec Yoann qui pleure.. Je te raconte même pas ! Enfin, c'est pas grave, je suis pas un gros dormeur. » Répondit-il en levant les yeux au ciel.

Il tira une nouvelle fois sur sa clope et prit place à côté de Maddie. Il pose son sac devant lui et tire une bouteille de jus de fruit de celui-ci. Il ouvre la bouteille et en boit une gorgée avant de la poser sur le côté. Il laisse son regard se promenait quelques secondes sur les étudiants qui entrent dans le bâtiment. Il n'a pas la motivation de se rendre en cours pour le moment. De toute façon, il a encore du temps avant que ça reprenne, alors il préfère de loin prendre l'air en fumant une clope qui... Pollue l'atmosphère en fait. Mais de ça, il s'en moque. Il a besoin de sa dose de nicotine, sinon, ça ne va pas du tout.

« Alors.. Tu as quoi comme cours aujourd'hui ? T'as pas envie de tout envoyer balader et partir ailleurs des fois ? » Demande-t-il en faisant un sourire en coin.

Magdalena avait appris que Samaël avait un fils d'une façon ou d'une autre, elle ne se souvenait plus trop comment à ce moment précis, donc elle comprit quand il lui dit que Yoann ne cessait de pleure. À ce que Maggie avait compris, il était assez jeune, c'était donc quelque chose de compréhensible pour un enfant de cet âge. Magdalena n'avait jamais été mère, et elle n'avait jamais vraiment su c'était quoi avoir un enfant jeune dans la maison, parce que c'était elle, la cadette de sa famille. Par contre, selon ce qu'elle avait pu entendre, ce n'était pas de tout repos, ce qui faisait en sorte que Maggie se sentait un peu mal vis-à-vis Yoann, qui ne pouvait probablement pas avoir une seule nuit tranquille à cause de son fils.

- Tu aimerais probablement ça avoir une pause n'est-ce pas ?

* Peut-être que je pourrais le garder une nuit *

Maggie ne l'avait jamais dit à personne, mais voir Samaël ainsi lui faisait quelque chose. Quoi en particulier ? Elle ne saurait pas le dire précisément. Ce qu'elle savait, c'était que si cela pourrait rendre service à Sam', Magdalena pourrait garder Yoann pendant une journée, ou un week-end. Elle adorait les enfants, ce n'était pas pour rien qu'elle étudiait en adaptation scolaire, et en plus, cela lui permettrait de se responsabiliser un peu, ce qu'elle trouvait nécessaire pour le métier qu'elle souhaitait exercer dès qu'elle aurait fini ses études.

Les études et le travail prenaient beaucoup plus de temps et d'énergie à Maggie qu'elle le pensait, et c'est probablement pourquoi elle esquissa un sourire quand Samaël lui demanda si elle avait envie de tout envoyer promener et s'en aller pour une fois. C'était certain qu'elle voudrait que parfois, le monde cesse de tourner pour rester tranquille un moment, mais ce n'était pas possible. Elle ne pouvait pas faire ça, c'était impossible.

- J'ai deux cours. Anglais et adaptation. Et je t'avoue, c'est sûr que j'aimerais ça, tout arrêter un moment, mais je ne peux pas. Il y a trop de gens qui comptent sur moi.

Magdalena n'expliquait pas souvent la véritable raison de son séjour à Providence et ses études à Brown. Si certaines personnes la connaissaient mieux, elles sauraient que ses parents n'auraient pas pu lui payer ses études, parce qu'ils ne l'avaient pas fait pour les trois aînés de Maggie. C'était plutôt la petite ville dans laquelle Maggie était née qui avait financé ses études et son loyer dans le simple but que Mag' revienne chez elle pour aider les élèves plus en difficulté, programme pas trop développé pour le moment à Juneau.

Samaël prit le temps de réfléchir à la question de la jeune femme. Si il aimerait avoir une pause... C'est possible. Parfois, il n'en peut plus de ne pas pouvoir dormir tranquillement, il n'en peut plus d'entendre les pleurs de Yoann qui le réveille sans cesse. Mais en dehors de ça, il aime son fils, c'est son rayon de soleil, la personne qui compte le plus dans sa vie. Pour rien au monde il ne ferait machine arrière. Il prendrait la même décision, garder son fils avec lui. Après tout, avoir un enfant est la plus belle chose qui puisse éxister dans ce monde. Lui, il a cette chance, bien qu'il soit jeune, ce n'est pas un problème. On a déjà vu des ados de quinze ans avoir un bébé et ce n'est rien de grave. Il faut savoir assumer et prendre avec sérieux son rôle de parent. Et c'est ce que fait Sam, il est sérieux pour son fils.

« Oui et non. C'est vrai que des fois, c'est pas facile.. Ne pas pouvoir dormir assez et tout ça. Mais dans l'autre sens, mon fils c'est toute ma vie. Je ne regrette pas ma décision de l'avoir garder. Il est ma source de joie. » Souria-t-il en la regardant.

Et puis, il retrouve un peu de son frère en Yoann. Quand il le voit, il pense immédiatement à son frère, se rappelant en souriant à quel point ils étaient proches tous les deux. Yoann a en quelques sortes, comblé un vide dans le coeur de Samaël. Mais ce n'est pas pour autant qu'il fait une projection. Il sait très bien ce qu'il en est. Son frère ne reviendra jamais et il ne pense pas qu'il est Yoann. Ce n'est pas du tout le cas. Mais c'est une façon de sentir la vie en lui, de se dire que tout n'est pas que tristesse. Yoann lui a permit de retrouvé le bonheur et un peu de joie de vivre. Sans lui, il ne sait pas ce qu'il serait devenu aujourd'hui.

Samaël demanda ensuite à Maddie si elle n'avait pas envie de tout envoyer baladé parfois. Lui, il a tendance à avoir cette envie, assez souvent. Il se dit que ce serait tellement plus simple. Tout arrêter, faire ses valises, prendre son fils et partir loin, à l'autre bout du monde. Oublier le passé et recommencer à zéro sa vie. Mais c'est une chose qu'il ne peut pas faire, vis à vis de ses parents. Ils ne pourraient pas supporter de perdre un autre fils. Il est celui qui reste et il se doit de faire les choses bien. C'est pour cela qu'il veut réussir ses études et être avocat.

« Comme qui ?.. Puis même, tout ne peut pas reposé sur tes épaules. Tu as quand même le droit de penser à toi un peu non ? » Fit-il en la regardant de côté.

En écoutant Samaël dire que son fils, c'était toute sa vie, sa source de joie, Magdalena ne put s'empêcher de sourire tendrement. Même si elle était du genre à toujours vouloir taper sur les nerfs du jeune homme, cette fois-ci, elle compatissait avec lui. Elle était en train de se dire qu'elle voudrait être une aussi bonne mère que lui était un bon père avec son fils. Elle savait bien que certaines personnes voudraient tout lâcher du jour au lendemain si on leur offrait, mais Samaël semblait tenir bon, et cela provoquait une certaine admiration chez Maggie. Par contre, il n'était pas question qu'elle le lui montre, ce serait un peu comme un signe de faiblesse. Malgré tout, elle se permit de dire:

- C'est vrai que les enfants ce sont de petits bonheurs.

Magdalena était la plus jeune de sa famille, donc elle n'avait jamais connu la joie d'avoir un petit frère ou bien une petite soeur. Par contre, connaissant presque tout le monde dans sa ville natale, elle avait déjà eu l'occasion de jouer les baby-sitters pour certains voisins, et parfois, ces enfants n'étaient pas très vieux. Plus ils étaient jeunes, plus Maggie aimait s'occuper d'eux. C'est sûr qu'ils demandaient beaucoup d'attention et de soins, mais leur fragilité et leur innocence avait toujours fait comprendre à Magdalena qu'ils dépendaient des autres, et qu'elle était là pour les aider elle aussi, comme elle voulait aider les enfants en difficulté de la ville où elle était née.

- Tu as raison, mais je ne veux pas faire de bêtises. Ce serait beaucoup trop insultant.

Magdalena savait à présent qu'elle devrait s'expliquer, qu'elle ne pouvait pas rester sur un terrain vague. Après avoir pris une nouvelle gorgée de son café, elle voulut se lancer, raconter la raison pour laquelle elle était ici. C'était plutôt étrange qu'elle le fasse devant quelqu'un qu'elle ne devait, techniquement, pas apprécier, mais elle sentait à présent qu'elle pouvait laisser tomber les barrières l'espace d'un instant.

- Nous sommes quatre enfants chez moi, et je suis la première à aller à l'université. C'est parce que le nombre d'enfants qui ont de la difficulté à apprendre dans la petite ville d'où je viens augmente toujours, et personne n'est formé pour leur donner une éducation adéquate. Donc, la mairie m'a offert une bourse d'études, et en échange, je devrais retourner à Juneau pour avoir ma propre classe d'enfants en adaptation scolaire.

C'était surtout pour cette raison qu'elle ne se permettait pas de faire des incartades quelconques. Elle savait que c'était une chance incroyable qu'elle avait eu, et elle voulait en profiter, pas la gaspiller.

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